Après obligation de réorganisation de dernière minute suite à la défection d’un guide, nous avons quand même pu nous retrouver à 17 pour visiter en matinée la Cité médiévale, construite sur un éperon rocheux. Pour y accéder nous avons parcouru un chemin pentu où le souffle de nos vingt ans aurait été bien nécessaire……..
Notre guide, Morgane, nous a conduits en premier lieu à la COLLEGIALE SAINT QUIRIACE construite au XIIe siècle à la demande du comte de Champagne Henri le Libéral en remplacement d’une église trop petite. A sa mort les travaux ne sont pas terminés à l’exception du chœur et de deux travées et ils ne le seront jamais en raison de difficultés financières rencontrées durant le règne de Philippe le Bel, le déclin des foires en étant notamment la cause. La nef et le porche auraient dû être prolongés jusqu’à la fin de la place et les tilleuls qui y sont plantés représentent les six travées manquantes. Une plaque indique que Jeanne d’Arc a assisté à une messe en 1429 au retour du sacre de Charles VII à Reims. Très beau portail.
Tour César et Collégiale Saint Quiriace
Ensuite, juste à côté, la TOUR CESAR : C’est un bâtiment du XIIè siècle le plus haut de Provins. En l’érigeant les comptes de Champagne ont voulu montrer leur force. C’est une tour qui a eu plusieurs fonctions au fil des siècles : tour de guet, prison, cloche (récupérée de la collégiale Saint Quiriace et qui sonne heures et demi-heures aux provinois). Son architecture est unique de part sa structure octogonale sur une base carrée, surmontée de quatre tours, elles-mêmes reliées par des passerelles. A l’origine elle n’était pas couverte et se terminait par des créneaux.
Puis nous avons déambulé dans la cité médiévale en passant par la Place du Châtel entourée de demeures anciennes. Au centre, à côté d’un puits banal datant du XIIIè siècle à cage de fer forgé, la croix des Changes servait de tableau d’affichage. En continuant, jolies maisons à colombages ainsi que des maisons en pierre de Provins, calcaire très dur. Pour l’anecdote : pour construire une telle maison pas besoin d’aller chercher les matériaux, il fallait creuser à l’emplacement requis et en extraire la pierre, le trou formé servait de caves avec un accès en façade par un portail en bois pas très haut ; elles étaient louées aux marchands lors des foires. Nous avons atteint les remparts au niveau d’une des deux portes permettant l’accès à la ville, qui comportaient une protection remarquable.
Après le déjeuner dans une jolie demeure appartenant à la styliste Stella Cadente et décorée de façon très originale, nous avons visité LA GRANGE AUX DÎMES
Cette ancienne maison aux magnifiques salles avec des chapiteaux sculptés et des voûtes en ogives servait au XIIè siècle de marché couvert, puis d’entrepôt pour la dîme à partir du XIVè siècle. Actuellement elle abrite toute une mise en scène représentant les marchands et les métiers du Moyen Âge (marchand italien, marchand de drap de Provins, le changeur, le marchand flamand, l’écrivain public, les métiers de la laine, le potier, le tailleur de pierres, le carrier et le parcheminier) car à cette époque Provins, troisième ville de France après Paris et Rouen, abrite une des plus grandes foires de Champagne avec Troyes et Lagny. Grâce à la gestion éclairée des comtes de Champagne ces foires deviennent un centre d’échange et de commerce mondialement connu permettant d’attirer les plus importants marchands d’Europe, des Flandres à l’Italie. A Provins, elles ont lieu deux fois par an et durent entre trois et sept semaines. Provins à sa propre monnaie « le denier provinois » devenue la monnaie de référence de toutes les foires permettant aux marchands de s’entendre et aux changeurs de monnaie de trouver une solide référence à une époque de grande division et d’instabilité monétaire.
Nous quittons Provins pour Longueville où se trouve le Musée du chemin de fer. C’est l’AJECTA, (Association de jeunes pour l’entretien et la conservation des trains d’autrefois) fondée en 1968 par des passionnés par le matériel ferroviaire qui le gère. La visite a commencé par leur nouvelle acquisition en juin dernier en provenance de Suisse d’une des dernières locomotives à vapeur en service, la 241P30 (pour les connaisseurs….) sortie de l’usine Schneider au Creusot en 1951 surnommée « la locomotive à vapeur la plus puissante d’Europe » dont la vitesse de pointe était de 120km/h ; elle attend sa rénovation garée derrière le dépôt de Longueville. Quelques mètres plus loin nous trouvons la rotonde classée Monument historique ; cette construction ingénieuse permettait de sélectionner la bonne locomotive ; de colossales machines, dont certaines ont été rénovées par l’Association, se font admirer et notre guide nous en a donné les particularités techniques. On a pu voir également la reconstitution de la rame Paris-St Germain de 1837, caractéristique du début du chemin de fer, avec ses trois voitures de Classes différentes où dans la Classe 3 (sans toit) ou 2 (sans fenêtre) l’on devait sans aucun doute faire attention à sa coiffure et son maquillage !
La plus belle !!!
La voie est elle libre? se demande Jacques !!!
Une journée très enrichissante.
Nos amis qui n’ont pu y participer en auront donc un aperçu en lisant ce compte-rendu
Nous avons eu le plaisir de nous retrouver en attendant la prochaine visite de l’Opéra Comique le 28 novembre.