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5 octobre 2015 – Camp du 2éme REP à Calvi

Le moment tant souhaité est arrivé : je suis assis sur la plancher de l’avion, un monomoteur CESSNA, dans l’ouverture de la porte, les jambes repliées sous la carlingue , à une altitude de 4.100 mètres; la terre parait bien lointaine mais je sais que j’y serai avant 8 minutes !
Mes mains tiennent fermement le harnais qui me rend solidaire du moniteur de saut- sur lequel je suis quasiment assis- je vais rejeter la tête vers l’arrière et nous allons basculer hors de l’avion…Je suis parfaitement calme et très curieux des sensations à venir…..
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Il faut dire que c’est la réalisation d’un vieux rêve : sauter sur la Corse de 4.000 m pour voir dans sa majesté la montagne dans la mer. Mais il fallait aller à Corte au centre de l’île ou à Solenzara sur la côte orientale, et je réside en en Balagne, à coté de Calvi et de sa superbe baie que j’avais bien envie de voir de haut.
J’hésitais donc jusqu’à ce qu’une information bienvenue m’indique la possibilité de sauter sur Calvi par le biais du paraclub du 2eme REP de la Légion Etrangère, basé devant l’aéroport de Calvi. Double attrait, sauter sur la baie de Calvi et en plus sous l’œil de la Légion , dont je connais le sérieux car je plonge déjà – mais dans l’eau – avec un Club dirigé par un ancien légionnaire etc…. Sérieux et fiabilité, cela me va tout à fait…

Pour les sensations, j’en avais eu un premier aperçu en me projetant avec deux de mes filles dans le flux des puissants ventilateurs du simulateur de chute libre de Cormeil-en –Parisis, qui est utilisé par les paras pour tester les figures qu’ils feront plus tard en sauts réels, ce qui leur fait éviter des coûts d’entrainement en vol réel très onéreux.

Un moniteur nous accompagne dans le flux saut pour éviter les faux mouvements et aider à nous stabiliser. On se sent porté par l’air et le moindre mouvement latéral nous rend perceptible qu’à cette vitesse – environ 200 km/h – on glisse sur et dans un fluide ; l’air a une consistance et une résistance, et les mouvements des bras et des jambes permettent de se diriger.

Je sais que pour stabiliser la vitesse, les membres doivent être étalés en souplesse et que la chute durera entre 40 et 50 secondes soit entre 2500 et 3000 mètres. Je ne ressens aucun vertige ni aucune appréhension ; le moniteur est un professionnel, il a je ne sais combien de sauts à son actif et plie lui-même son parachute ! ( mon père pilote en 1917 emmenait déjà le mécano pour le premier vol après une révision… !)

On grimpe dans l’avion dans l’ordre des sauts, assis sur le plancher, et c’est parti pour un bon quart d’heure de cercles ; il faut grimper à 4.100 m. ! Le sol s’éloigne et l’horizon s’élargit de manière incroyable ; la baie de Calvi qui fait plusieurs kms de long est un petit cercle bleu…La lumiére passe au vert, c’est le moment ; le photographe va s’accrocher à l’extérieur à la paroi de l’avion et va sauter pour nous filmer quelques fractions de secondes avant notre propre saut. Le moniteur doit lui faire signe car il plonge visage vers nous : il a une GoPro sur le casque et une autre à la main.

NAZYROLLASG0072571-2.jpg On le suit et d’un seul coup on est en l’air ; on tombe, le moniteur étire mes bras sous les siens et largue un petit parachute de stabilisation ; je sens le sifflement de l’air, la pression sur mon visage puis la sustentation : en face de moi le photographe nous accompagne quasiment à hauteur , et je lui fais le signe des plongeurs pour dire que tout va bien !

Les sensations sont incroyables : la baie de Calvi toute petite, La Revellata et son phare, simple tâche blanche à cette hauteur , le rocher de Spano, à l’opposé , un point sur la mer.. .et la pression de l’air !
NAZYROLLASG0072564-2.jpg On est stabilisé mais la terre se rapproche vite ; le photographe se replie sur lui-même et plonge devant moi : Je sais qu’il va nous filmer à l’ouverture du parachute, puis atterrir pour filmer l’arrivée du duo. Tout à coup la chute ralentit : le moniteur a ouvert le parachute et la descente donne tout à coup une impression de lenteur , on peut détailler la terre , apercevoir le point d’atterrissage…encore loin, le moniteur fait tourner le parachute pour que je puisse admirer tout l’environnement.

Le sol se rapproche , on arrive en oblique sur le camp ; je lève les jambes et d’un coup je suis assis en douceur dans le tas de sable du point d’atterrissage .

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En fait, je n’y suis pas vraiment ; je suis encore là-haut ! Aucun doute , je vais remettre ça l’année prochaine…